Appel



Après les attentats de l’année 2015, mû par un fort sentiment d’urgence citoyenne, le groupe Polar  pour tous s’est formé spontanément et s’est regroupé autour de ce texte :


Le projet que nous définissons ici fait suite à la série d’évènements commencée avec la tuerie autour de Charlie Hebdo, puis prolongée par celle de l'Hyper Cacher, et ponctuée par le grand rassemblement du dimanche 11 janvier. Dès ce mercredi où la spontanéité nous a menés place de la République jusqu’au dimanche pendant  l’immense rassemblement où nous avons fait taire nos divergences pour une union fragile mais vitale, les réflexions et les discussions se sont multipliées, entre nous, avec d’autres, parfois vives, parfois contradictoires. Il n’en reste pas moins qu’il s’était passé quelque chose : le sentiment partagé de devoir agir pour prolonger et consolider la fraternité entrevue ces jours là, marginaliser la peur, la violence, renforcer notre vie commune en société.
Nous sommes des écrivains de polar et nous avons eu envie de prolonger ce sentiment de la façon la plus concrète possible.
Parler entre nous qui envisageons grosso modo de la même façon les problèmes de fond reste d’un intérêt limité.
Il nous paraît plus intéressant de nous confronter à d’autres réalités, d’autres pensées, comme celles qui sont apparues ici et là en milieu scolaire et qui ont été souvent pointées instantanément comme « déviantes » par certains politiques.
Nous défendons la liberté d’expression parce qu’elle est vitale pour une société démocratique. Seul un débat ouvert et tolérant permet l’évolution des pensées, opinions, croyances.
D’où l’idée d’intervenir bénévolement dans les lieux d’apprentissage que sont les établissements scolaires, collèges et lycées de préférence. Il ne s’agit bien sûr pas de venir compenser on ne sait quel déficit éducatif mais d’offrir nos compétences particulières aux enseignants et animateurs qui le souhaitent. Nous avons tous rencontré des profs épatants pendant nos interventions scolaires. Tout commencera et se fera, ou pas, avec les enseignants, s’ils pensent que nous pouvons leur apporter quelque chose d’autre.
Nos atouts :
    •    venir de l’extérieur
    •    être  des écrivains, certes, mais de polar, ce qui nous rend moins intimidants.
    •    notre curiosité et notre absence de pensée dogmatique
    •    notre goût du débat…
… et bien sûr, notre bénévolat.
On peut servir de passerelle entre le monde de l’écriture et celui de la lecture.
La fiction, et particulièrement celle du polar, naît de l’observation du réel et du pouvoir de l’imagination. On peut en partager les étapes.
La démarche de l’enquête, la connaissance qu’elle exige, les exemples de l’Histoire, la complexité des personnages, tout autant d’outils pour apprendre à se forger une opinion argumentée. Et se confronter aux croyances « complotistes » qui sont aujourd’hui largement répandues.
Selon les circonstances, rien n’empêche d’aborder le rôle de l’humour, l’importance de la laïcité comme loi protégeant les libertés de tous, la liberté d’expression et les raisons de sa limitation légale…
Tout reste ouvert et dépendra des rencontres. Et aussi de chacun d’entre nous, écrivains, dont l’approche restera évidemment particulière et individuelle.

Ce site permet à des enseignants de déposer des demandes, voire même de faire appel à tel auteur
précisément. Nous répondrons selon nos disponibilités du moment et chacun aura à définir les modalités d’intervention avec l’enseignant concerné. Après quoi, chacune de nos interventions fera l’objet d’un bref « retour d’expérience », sur le site, pour servir d’outil de réflexion collective.


Les premières signatures recueillies pour cet appel :

Patrick Bard
Didier Daeninckx
Sylvie Granotier
Jake Lamar
Michèle Lesbre
Dominique Manotti
Yann Manook
Karim Miske
Naïri Nahapetian
Patricia Osganian
Patrick Pécherot
Patrick Raynal
Eric Yung

Un nouveau départ

Dans l’année écoulée, nous avons réalisé une vingtaine d’interventions en milieu scolaire (collèges, lycées), mais en ordre dispersé, sans concertation entre nous. Le site n’était pas au point et les courriers mal gérés.
Aujourd’hui, avec le recul, il nous semble qu’on ne sera utiles et efficaces que par un investissement de plus longue haleine, mieux coordonné.
Comme la majorité d’entre nous est (pour l’instant) parisienne, notre slogan est qu’à nos yeux le périphérique n’est pas une frontière mais un axe de circulation. Il ne s’agit pas seulement de le franchir avec une intervention de ci de là, mais d’en faire un passage. Nous savons écrire des histoires, les collégiens et les lycéens en ont plein  à raconter. Des histoires qui nous intéressent et qu’on peut les aider à mettre en forme.
C’est ce que nous avons entrepris pour l’année 2016 - 2017 avec des élèves de troisième d’un collège de Grigny. A partir d’une réflexion collective sur les faits divers et la vie à Grigny, les élèves vont produire des textes courts.
Nous sommes prêts à examiner d’autres propositions. Dans la phase actuelle, nos comptes rendus de travail ne circulent qu’à l’intérieur de notre groupe. Nous réfléchissons à la façon de les rendre accessibles aux personnes intéressées.